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La parure : Métaux précieux et gemmes

Chez les Étrusques, les bijoux étaient portés aussi bien par les hommes et les femmes que les enfants (voire même les animaux de compagnie). Plus qu’un objet de parure, le bijou témoignait d’un statut social. Il pouvait également servir à protéger tant le vivant que le mort contre le mauvais sort (De Puma 2013, p.251).

Petite fibule étrusque en or

Un exemple de repoussé : petite fibule étrusque en or (en haut à droite de l'image), Staatliche Museen zu Berlin

Scarabée étrusque en cornaline

Scarabée étrusque en cornaline, Staaliche Museen zu Berlin

Plusieurs méthodes étaient employées. Les objets pouvaient être par exemple fondus, martelés ou bien réalisés en repoussé. Le repoussé consiste à faire ressortir un motif en martelant une feuille de métal contre un moule ; l’or, très ductile, est un matériau idéal.

Les gemmes pouvaient également être gravées en creux (on parle alors d’intaille). De nombreuses bagues présentent ainsi des intailles, à l’instar de cet anneau étrusque décoré d’une cornaline représentant en armes Tydée, père de Diomède (identifiable grâce à une inscription présente sur le scarabée).

De nouvelles techniques orientales sont importées en Étrurie méridionale par les Grecs à partir du VIIIe siècle avant notre ère : le filigrane et la granulation (Gaultier, Haumesser, Chatziefremidou, 2013, p.12).

Le filigrane désigne des fils très fins obtenus par torsion d’un ruban de métal.

La granulation est quant à elle le procédé par lequel de minuscules granules sont fixés sur un support afin de le décorer. D’une extrême finesse (les granules atteignant parfois jusqu’à 0,1 mm de diamètre seulement), sa méthode de fabrication a longtemps été un mystère. Les chercheurs savent désormais que les granules étaient obtenus à partir de paillettes d’or mises à chauffer, accompagnées de poudre de charbon de bois (ce dernier empêchant l’or de s’agglomérer). Ils étaient ensuite collés au support à l’aide d’une colle animale ou végétale et d’une solution riche en cuivre (Eluère et Cottier-Angeli 1994, p.82).

L’un des plus remarquables exemples d’orfèvrerie étrusque a été retrouvé à Vulci. Conservé au Metropolitan Museum of Art à New York, il s’agit d’un ensemble de bijoux mis au jour dans une tombe en 1832 par Domenico Campanari. La tombe était composée de deux chambres, abritant chacune la dépouille d’un adulte (un homme et une femme). L’ensemble de bijoux a été retrouvé dans la chambre de la femme ; il date principalement des deuxième et troisième quarts du Ve siècle avant notre ère (475-425 av. J.-C.) (De Puma 2013, pp. 252-253). Il comprend un splendide collier à pendentifs en or et verre, une paire de boucles d'oreilles en or et cristal de roche, une fibule à sangsue en or décorée d'une sphinge, une paire de fibules en or, une épingle en or et cinq bagues en or.

Fibule à sangsue en or avec sphinge

Ensemble de bijoux étrusques retrouvé à Vulci, env. 475-425 av. J.-C., Metropolitan Museum of Art, New York. La granulation est particulièrement visible sur le bord des pendentifs du collier, tandis que du filigrane orne par exemple la partie centrale des boucles d'oreille

Retrouvez en détail chaque élément de cet ensemble en cliquant dessus :